Spectacle vivant: entre réalité et nouvelles technologies | MusicMug

Spectacle vivant, entre réalité du terrain et nouvelles technologies

5 Nov

L’industrie musicale est en difficulté, et cherche des solutions pour se réinventer. Quant à l’industrie du spectacle vivant, son chiffre d’affaires augmente chaque année depuis 2008. Il est le moteur de la très grande majorité des artistes et des groupes. Artistiquement, il représente le plaisir unique d’interpréter ses œuvres en public. Économiquement, il joue un rôle vital dans la vie des créateurs.

Spectacle vivant, entre réalité du terrain et nouvelles technologies

En 2012, les spectacles de musiques actuelles ont généré un montant de 79,4 millions d’euros de droits d’auteurs en France. Un montant jamais atteint, en hausse de 3 % par rapport à 2011 selon les chiffres d’Electron Libre. Des chiffres contrastés et mal répartis: ce sont les musiques actuelles (concerts + festivals) qui ont enregistré la plus faible hausse de revenus perçus (+2%).

Les consommateurs se tournent majoritairement vers le web 2.0 comme vecteur de découverte. Avec l’apparition d’Internet, la musique s’est très segmentée. Les auditeurs peuvent alors s’identifier à ce qui leur plaît. Ils ont facilement accès à un groupe et son univers, qu’ils n’hésiteront pas à aller voir en live, en sachant un minimum à quoi s’attendre. Internet et son interactivité font que c’est un vrai déclencheur dans l’acte d’achat d’une place, facilité par les billetteries en ligne. Les internautes ont la possibilité (qui leur appartient) d’être orienté vers toujours plus d’artistes, ce qui dans les proportions donne envie de voir plus de concerts. La demande tend donc à augmenter pour le spectacle vivant, en rapport avec un nombre de groupes de plus en plus élevé.

L’importance du spectacle vivant pour les artistes

Concrètement, la croissance du spectacle vivant ne peut compenser à elle seule les pertes de la filière musicale sur la dernière décennie et les faibles revenus des artistes sur Internet. La réalité est que les revenus sont très mal répartis entre « gros » et « petits ». Les cachets pour les têtes d’affiches s’envolent, tandis que les autres ont les miettes. Certaines places de concert sont fixées à des prix exorbitants pouvant aller jusqu’a 200 euros. Même pour un show démesuré, c’est trop élevé dans le ratio dépenses/recettes. Des prix qui ont régulièrement augmenté ces dernières années, conséquence de la chute des ventes de disque. On a reproché à certains grands noms de se faire de l’argent sur le dos des fans. Mais pour la plupart des artistes, ceux en développement et ceux qui ont une bonne notoriété, loin du star-system, le spectacle vivant est (quasiment) l’unique source de revenus. Il reste un moyen de vivre et de rester connecté (hors ligne) au public. Il permet aussi de couvrir les coûts variables d’une prestation: trajet, nourriture, logement… Et son avenir est plutôt positif: dans un monde sans cesse en proie à toutes sortes de technologies, le face à face, le direct, les événements qui procurent des émotions collectives sont redevenus très attractifs comme le prouve la prolifération des festivals.

Le rôle des nouvelles technologies

En parallèle, on peut penser aux opportunités qu’offrent les nouvelles technologies. Par exemples les concerts en direct sur Internet: un très bon outil promotionnel sur les plateformes vidéos pour des artistes émergents (PC INpact donne des détails très utiles sur ce modèle). Sans oublier les concerts diffusés sur téléphones mobiles, et la commercialisation des captations audio et vidéo sur des supports de qualité (DVD, Blue-Ray, podcasts, téléchargement intégral audio/vidéo des concerts). Spectacle vivant, entre réalité du terrain et nouvelles technologies   Cela ne baisse pas les coûts fixes d’un concert, mais ce sont des moyens d’exploitation du spectacle vivant qui offrent de la visibilité et des (possibles) revenus pour les artistes. Ils ne se mettent pas en œuvre tous aussi facilement, c’est en fonction du degré de développement de chacun. On notera l’apparition de plateformes collaboratives comme par exemple EverGig, start-up française: le public filme la prestation de l’artiste depuis son smartphone ou un autre appareil, pour ensuite l’uploader sur la plateforme, qui appliquera un traitement HD et la mettra à disposition. Le concept est très intéressant car on retrouve l’ambiance réelle et spontanée qui immerge dans le concert.

Finalement, en tant qu’artiste, on peut penser que la numérisation du spectacle vivant permet aux fans d’apprécier l’évolution (voire les progrès) scénique au fil du temps, en parallèle de l’évolution musicale. Ça se complète plutôt bien.

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