Le solo de guitare, ou le retour d’un glorieux attribut du rock
13 Nov
Le solo de guitare, expression solitaire du guitariste. Une expression au devant de la rythmique du groupe. Véloce, lyrique, groovy, féroce, virtuose… A chacun ses mots et son style. Il fait partie intégrante de la lignée rock. Les grands morceaux ont de grands solos. Où est-ce le morceau qui fait que le solo est entré dans l’inconscient collectif? Hey Joe? Stairway to Heaven? Hotel California? Beat it? Après avoir généralement disparu dans les années 90, il a subi un renouveau dans les années 2000.
Amis guitaristes et musiciens, il serait réducteur de vouloir expliquer, classifier et énumérer tous les attributs du solo de guitare dans un seul article. Les styles exécutés avec l’instrument sont fragmentés en beaucoup de sous-genres et le jeu des guitaristes évolue au cours de leur vie… Ici on parlera plutôt rock et électricité… En notant que la guitare couvre plusieurs siècles de pratique. Les protagonistes n’ont pas attendu l’avènement d’une ère rock et populaire pour réussir des prouesses sur du matériel acoustique. Voici simplement quelques lignes inspirées par le visionnage de l’excellente vidéo postée à la fin.
Dès la moitié des années 60 et pendant les années 70, la guitare était l’instrument « roi » des groupes (Jimmy Page, Ritchie Blackmore, Brian May, Leslie West, Jimi Hendrix, John Cippolina, Tony Iommi, Angus Young, Jeff Beck, Eric Clapton, Jerry Garcia, Peter Green, Alvin Lee, Duane Allman et tant d’autres… ). Les (longs) solos étaient très en vogue et faisaient parti de la « formule » de l’industrie de musicale de l’époque. On y associe souvent des concerts étirés par d’intenses prestations des guitaristes. Selon votre serviteur, c’est pendant cette période qu’ont été écrites les plus belles pièces. Pendant les années 80, le solo de guitare s’est lissé et calibré, dans le sens des gros vendeurs de rock mélodique/hard rock fm: Foreigner, Toto, Journey, Bon Jovi… Il semblait impossible de faire une chanson sans. En parallèle est apparue la lignée de virtuoses qui ont repoussé les limites techniques de l’instrument: Steve Vai, Joe Satriani, Eddie Van Halen, Jason Becker, Randy Rhoads etc. La surenchère des années 80… Parfois pénible, parfois excellente.
Dans les années 90, le grunge et sa « simplicité » ont peu à peu fait disparaître le solo de guitare des codes de l’industrie. Nouveau mouvement à échelle mondiale, nouveau son. Apparition de la musique électronique, début d’Internet et avènement des nouvelles technologies, explosions des styles musicaux. Des facteurs variés qui ont fait que la virtuosité n’était plus vendeuse. Certains musiciens étaient obligés de raccourcir les solos, pour en faire des « solis » plus ou moins imposés par les maisons de disques… Bien que plus vraiment considéré d’actualité par le « business », il n’est jamais vraiment mort. La guitare est un instrument universel, avec ses standards et idoles indétrônables. Ainsi il a perduré, certainement moins visible dans les médias de masse, mais restant indiscutablement un attribut majeur de la chose guitaristique. De plus les « Guitar Hero » ont toujours existé. Tom Morello de Rage Against The Machine a été un soliste authentiquement innovant dès le début des années 90. Un son technologique et un style qui ont fait la marque de fabrique de son groupe. On peut penser à Matt Bellamy (Muse) pour les années 2000. Une approche très mélodique couplée à un son moderne et unique, dans la lignée de ceux qui ont réadapté le solo de guitare à la nouvelle ère rock. Sans oublier Jack White, très brut, qui a su faire renaître un style « blues-roots » mixé à des effets actuels.
Un grand nombre de guitaristes toutes époques confondues, connus et moins connus, mériteraient d’être cités dans l’article… Néanmoins… La vidéo « Journey of the guitar solo », se pare d’une touche sympathique nous refaisant vivre les moments forts du solo de guitare, dans sa version pop/rock/hard-rock. Qu’il en manque ou pas, à chacun son avis, mais tout intérêt réside dans un clin d’œil réussi à un instrument indissociable du rock. Bravo à Marc Sydney Johnson qui assure 28 solos couvrant 50 ans d’histoire.
Ah les solos des 70’s et leurs guitar heroes!
Toute une époque épique!
Je partage l’opinion sur le fait que c’est pendant cette époque que les plus belles pièces ont été jouées: pas par nostalgie imbécile (après tout il y a plus de bons musiciens à notre époque qu’il y a 30 ans) mais bien par les champs d’investigation créative et d’exploration musicale qui étaient à créer à ce moment. Tout était permis, du format hyper speed du rockabilly, en passant par les riffs lourds du hard rock triomphant, ou bien par les délires du rock progressif. Du plus basique au plus virtuose, nous pouvions tous nous y retrouver et piocher selon l’humeur et l’inspiration du moment…
Vous résumez très bien le rock 70’s. Tout était à inventer, ce qui a engendré des créations fantastiques. Notamment en matière de guitare.
Aujourd’hui le contexte et l’époque sont très différents, mais il fait plaisir d’écouter des guitaristes (et musiciens) innovants qui vivent dans leur époque, en s’influençant du meilleur.