Des bons documentaires sur le rock et le métal, et la musique en général… (2)
15 Oct
Suite et fin d’une sélection non-exhaustive sur les documentaires musicaux à tendance rock et métal. Le spectre est large, puisque l’on va de Alice Cooper en passant par Lemmy Kilmister du très bruyant Motörhead et aussi l’histoire passionnante du blues, sans oublier le rock spatial de The Grateful Dead soutenu par ses fans uniques.
The Decline of Western Civilization Part II: The Metal Years (1988)
Un documentaire qui raconte la scène hard-rock/métal de Los Angeles dans les 80’s, à la grande époque du Sunset Strip. Des groupies enragées et des groupes peroxydés dans le sous-genre du glam-metal: citons Mötley Crüe, WASP… Et aussi des groupes qui avaient déjà une longue carrière: Aerosmith, Kiss, Alice Cooper, Ozzy Osbourne… A cette époque le heavy-metal dominait le monde, les clips MTV explosaient et les groupes (certains douteux) signés en majors vendaient des wagons de disques. Clairement une autre époque, là où est tout l’intérêt du film. Un genre qui s’est auto-caricaturé: les bons groupes ont été mélangé avec des boys band… Qui savaient au moins jouer correctement d’un instrument. Une scène à retenir: Chris Holmes, guitariste de WASP, interviewé complètement ivre dans une piscine devant sa mère. Le documentaire fût une des raisons de l’arrêt de mort du glam-metal, pour laisser place au grunge et à l’alternatif (ce n’est peut-être pas si mal?).
Super Duper (2014)
L’histoire d’Alice Cooper, caméléon du rock (ce qui est parfois énervant) précurseurs du « shock rock » avec ses mises en scène théâtrales et macabres. Il a débuté par ce qu’on pourrait nommer le space-rock à la fin des 60’s, pour ensuite traverser les époques avec du très bon et du moins bon: hard-rock, crooner, morceaux à caractère symphonique… Une légende du rock plutôt inclassable, remarquablement expliquée et décryptée dans Super Duper. Un aspect enrichissant du film sont les focus sur la scène de Détroit, authentique ville de rock dur et féroce (MC5, Ted Nugent, The White Stripes…).
https://www.youtube.com/watch?v=nAuyznrcR5U
Hotel California – LA from the Byrds to the Eagles (2007)
Dans les 60’s, la scène californienne a explosé. Que ce soit à San Francisco avec les groupes psychédéliques, ou à Los Angeles avec entre autre le folk. La ville était la base de Crosby Stills Nash and Young, The Eagles, The Byrds, The Flying Burrito Brothers, Linda Rondstadt, Joni Mitchell… Certains étaient des jeunes hippies. Du folk emmené dans son meilleur raffinement et sa plus belle exécution, par des musiciens/songwriters d’exception. Ils sont devenus des énormes vendeurs de disques et ont rempli des stades. Le documentaire retranscrit très bien l’âge d’or de la Californie sur la scène musicale mondiale; mais aussi la fin d’un rêve avec la structuration de l’industrie et tous les mauvais côtés que cela a engendré.
Martin Scorcese presents: The Blues (2003)
Superbe documentaire en 7 parties produit par Martin Scorcese, qui a laissé la réalisation de chaque épisode à des cinéastes de renom (dont Clint Eastwood et Wim Wenders). Ils reviennent aux racines du blues tout en expliquant ses origines et ses croyances. Une musique du diable jouée par des esclaves opprimés qui a servi de base au rock, ensuite au hard-rock puis au métal. Un lien évident entre ces genres (vous avez dit triton satanique?), mais ce sont bien les musiciens blancs qui en ont bénéficié dès Elvis dans les 50’s et la British Invasion dans les 60’s. Dans The Blues, on aborde les grands noms du genre tout en allant à la rencontre des joueurs de blues de l’Amérique profonde, complètement en dehors de l’industrie musicale. Des personnages riches et authentiques. On voyage également en Afrique, berceau du blues: il n’y a pas que des grands bluesmen aux Etats-Unis. Indispensable pour tout amateur de musique.
Montage of Heck (2015)
Rétrospective sur Kurt Cobain avec beaucoup de matériel inédit. Le réalisateur a en effet eu accès au box à meubles contenant les effets personnels de l’artiste. Le documentaire est tout au long brusquement coupé par des séquences, parfois violentes et bizarres, qui nous plongent dans l’ébullition qui animait le musicien. Un portrait très honnête démystifiant Kurt Cobain, qui reste avant tout un grand mélodiste et compositeur.
Lemmy (2010)
Lemmy Kilmister, fondateur et leader de Motörhead, est un véritable cheval de guerre. Une vie passée à 100 à l’heure depuis la fin des 60’s et ses débuts en tant que roadie de Jimi Hendrix. Sexe, drogues and rocknroll sont le parfait adage pour ce monstre sacré 100% authentique qui fédère tant de monde dans le rock et le métal (public et musiciens célèbres). Le film est rempli d’anecdotes sur sa vie et ressemble parfois à une ode pour cette légende. On n’a toujours aucun doute sur sa sincérité et sa dévotion au rock’n’roll (très bruyant) qu’il délivre.
Tie Died: Grateful Dead Parking Lots (1995)
Les Deadheads, fans ultimes et dévoués qui suivaient par colonies entières The Grateful Dead en tournée. Un groupe précurseur du Do-It-Yourself et du Direct-To-Fans (à lire: The Grateful Dead: la communauté de fans et le marketing au sein du mythe). Tous ces fans s’installaient sur les parkings des stades et auditoriums pour partager une expérience plutôt hors du commun. Un documentaire contenant de nombreuses interviews de Deadheads: comment une véritable tribu vivait (vit encore) pour ce qui est un important phénomène socio-culturel de l’Amérique contemporaine.
Photo à la une: THIS IS SPINAL TAP (1984)
Lemmy Kilmister, une véritable inspiration, lui et Motorhead sont vraiment irremplaçables.
On est d’accord :) !