Des bons documentaires sur le rock et le métal, et la musique en général… (1)
16 Août
Le rock et le métal ont leur lot de documentaires. Ce n’est pas un exercice facile. Ne pas tomber dans l’insipide ni dans la glorification. Ce sont des styles avec une riche histoire et qui se déclinent en beaucoup de sous-genres, donc le contenu exploitable est grand. Voici une première sélection non-exhaustive.
It Might Get Loud (2008)
Quand Jimmy Page (Led Zeppelin), Jack White (White Stripes, The Raconteurs), The Edge (U2) sont réunis pour parler guitare, musique et rocknroll; et bien entendu jammer. Des guitaristes ayant chacun forgé leurs propres styles, immédiatement reconnaissables. Pas donné à tout le monde. It Might Get Loud ou le cheminement de trois époques représentatives du rock commençant dans les 60’s avec un Jimmy Page fraîchement recruté par The Yardbirds, qui deviendra le combo ultime Led Zeppelin. Viennent ensuite The Edge avec un son clean propre aux 80’s puis retour aux sources brutes du blues avec Jack White dans les 2000’s. Trois grands musiciens passionnés de guitare qui s’entretiennent avec respect et humilité sur leurs parcours. L’aspect musical du film est excellent: on découvre comment les morceaux ont été composés, tout comme le processus de recherche de son si important pour créer son ADN de guitariste.
Anecdote: Quand Jimmy Page joue le riff du légendaire « Whole Lotta Love », Jack White et The Edge ne peuvent s’empêcher de sourire tels des ados émerveillés :)
The Story of Anvil (2008)
https://www.youtube.com/watch?v=FF4H8lB2Y_o
Anvil est un groupe canadien précurseur du trash/speed-métal, arrivé un peu avant Metallica et consorts. Un groupe qui a participé aux grandes tournées japonaises en stade dans les années 80 avec Bon Jovi, Whitesnake, Scorpions etc. Mais il est le seul à n’avoir jamais percé, ce qui dans un sens l’a rendu culte. L’industrie est sans pitié. Le film commence par des interviews de Slash (Guns’n’Roses, Velvet Revolver), Lemmy (Motörhead), Lars Ulrich (Metallica), qui se disent tous fans de Anvil et qui ne comprennent pas pourquoi le groupe n’est jamais devenu célèbre. Le film suit les deux fondateurs qui croient encore à leur projet quasiment 30 ans après, vivant des galères communes à tout musicien désireux de percer. A plus de 50 ans passé… Un film suscitant l’admiration devant tant de détermination. Des personnages authentiques et attachants, qui virent au comique malgré eux. Du Spinal Tap en vrai, avec des protagonistes ayant encore un pied dans « The Golden Years of Heavy Metal », quand ce style était énormément vendeur dans les 80’s.
Krautrock – The Rebirth of Germany (2009)
Le fameux rock expérimental allemand des 60’s/70’s. Dans l’Allemagne d’après-guerre s’est développée une scène basée autour de la libre pensée, dans laquelle la musique était centrale. Ce qui créa une identité musicale allemande radicale suite aux désastres de la guerre. Ainsi est né le Krautrock (le rock choucroute), grande influence chez beaucoup de musiciens électroniques: on se souvient généralement de Kraftwerk et Tangerine Dream. Mais ce qui est captivant avec l’appellation Krautrock, c’est qu’elle correspond plus à une époque qu’à un style musical à proprement parler: un bon nombre de formations guitare-basse-chant-batterie y sont affiliées; Can et Amon Duül II par exemple. Le Krautrock est un vivier immense de groupes en tout genre avec chacun son degré expérimental. Et il y a des perles. Dans le documentaire sont interviewés les musiciens de Kraftwerk, Can, Faust, Popol Vuh, Neu! etc. Un genre quelque peu obscur dans les consciences, expliqué depuis ses débuts par les principaux protagonistes.
Métal, au cœur de la bête (2005)
Un documentaire réalisé par l’anthropologue canadien Sam Dunn. Il retrace l’histoire du métal: le premier groupe vraiment bruyant était Blue Cheer (1968), paradoxalement issue de la Bay Area, bercée à l’époque par le San Francisco Sound mené par The Grateful Dead et Jefferson Airplane. Ensuite sont passés en revue divers courants: les pionniers Black Sabbath etc.; le hard-rock progressif complexe de Rush; le métal extrême (Black / Death) et ses dérives; le néo-métal; le heavy-metal avec Alice Cooper, Dee Snider (Twisted Sister), Bruce Dickinson (Iron Maiden) etc. Une pléiade d’intervenants, musiciens et non-musiciens, qui expliquent le métal et ses sous-genres, son importance sociologique et la fidélité des fans. Un documentaire neutre mélangeant aspect historique et culturel, pour un style rassemblant une immense communauté (certainement la plus grande si l’on additionne tous les sous-genres hard-rock / métal depuis les 60’s).
Global Metal (2008)
La suite de Métal, au cœur de la bête, consacrée à la globalisation de cette musique: Brésil, Japon, Inde, Chine, Indonésie, Israël, Emirats Arabes Unis… Ou comment des musiciens d’origines différentes parlent de hard-rock et de métal. Un genre souvent stigmatisé et bien trop homogénéisé, mais qui la preuve en est, rassemble les peuples. Des peuples qui parfois vivent dans des conditions difficiles: le métal, comme le rock il ya 50 ans, où comme le rap à ses débuts, est un exutoire dans certains pays. Par rapport au premier volet, axé sur des groupes anglo-saxons et scandinaves qui dominent le genre, Global Metal montre l’importance sociologique à l’échelle planétaire d’un style classifié comme extrême… Mais qui est l’un des seul (le seul?) dans lequel des gens issus de cultures opposées peuvent se trouver beaucoup de références et codes communs.
Cocksucker Blues (1972)
La tournée de 1972 des Rolling Stones en Amérique du Nord est une débauche de sexe, drogue et rocknroll. Le groupe a été suivi dans sa vie la plus intime, alors ultra-décadente. Résultat: un film vraiment scandaleux, littéralement interdit de sortie par le groupe. Vous pouvez néanmoins le regarder via Youtube… C’est une copie pirate de VHS.
La suite bientôt…
Photo à la une: THIS IS SPINAL TAP (1984)
Photo by: Mary Evans/Ronald Grant/Everett Collection
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