Led Zeppelin I, album précurseur et unique - 1968 | MusicMug

Led Zeppelin I, album précurseur et unique – 1968

1 Juin

« Led Zeppelin I », cela remonte à la fin 1968. On commence donc à parler rock sur MusicMug avec ce fantastique album. Un disque de chevet. Jimmy Page, guitariste légendaire (enfin pas encore) est à la tête des Yardbirds qui ont vu passer auparavant Jeff Beck et Eric Clapton. Un vrai repaire de guitar heroes qui ont à jamais changé la face du rock. A cet époque, Page se doit d’honorer un contrat de tournée en Scandinavie, malgré la fin des Yardbirds (Lire l’histoire de Led Zeppelin sur Wikipedia, la plus complète en français). C’est pour cette raison que fut créé le groupe.

Led Zeppelin I, album précurseur et unique - 1968

Led Zeppelin I est un album varié, prémisse à l’authentique éclectisme du groupe

Led Zeppelin ouvre cet album avec « Good Times bad times »; l’intro guitare – batterie – basse est au dessus de tout ce qui a été fait jusqu’à l’époque en matière de puissance et de lourdeur, dans le bon sens musical du terme. En 1968, le kid qui posait le 33t sur la platine et s’asseyait tranquillement dans son fauteuil devait sacrément se faire secouer. La suite du morceau s’enchaîne, et on apprécie toujours autant les breaks suivis par ces montées de guitares teintées de blues et de psychédélisme. Le seul groupe à l’époque  approchant la même lourdeur était Blue Cheer, moins virtuose et créatif, mais pas dénué d’intérêt (on en reparlera). Car Led Zeppelin, c’est 4 musiciens d’exceptions arrivant à une osmose parfaite: John Bonham (batterie), Jimmy Page (guitare), John Paul Jones (basse et clavier) et Robert Plant (chant). Viennent ensuite « Baby I’m gonna leave you », un folk traditionnel repris avec originalité mêlant ambiance celtique et passages énervés où Robert Plant gémi (joui?) et « You shook me », une autre forme de jouissance totalement blues. Ensuite c’est la pièce maîtresse de l’album, un des morceaux préférés de votre serviteur, « Dazed and confuzed »: un mélange de hard rock, de blues, de psychédélisme, de cris en tout genre, un solo avec le fameux archer de violon, des breaks de batterie monumentaux, pour un ensemble ultra-cohérent. Plusieurs émotions, autant planantes que violentes, s’entrecroisent et jouent avec la tension du morceau. Une véritable caractéristique Zeppelinienne. Appréciez cette version live à la TV anglaise en 1969. Très représentatif des débuts du groupe.

 

« Your time is gonna come » restera le moins bon morceaux de l’album, malgré des arrangements intéressants. « Black mountain side » est un instrumental aux sonorités oriental, un avant goût du génial « Kashmir » qui montre déjà l’intérêt du groupe pour explorer des  sonorités. Ensuite c’est « Communication breakdown », du proto-punk: Plant hurle littéralement mais ca sonne, c’est sauvage… Le solo de guitare a un plan d’intro de killer qui est franchement en avance sur son temps… Vraiment rentre-dedans pour l’époque! On fini avec « I can’t quit you baby » et « How many more times », du blues version Led Zeppelin. C’est à dire dur et brut.

Jimmy Page, principal compositeur du groupe, fut accusé de plagiat sur des artistes de blues américain datant de la première moitié du XXème siècle: Robert Johnson, Howlin’ Wolf, Willie Dixon etc. Effectivement, il a pioché  dedans, mais qui ne l’a pas fait? Surtout à cette époque. Le rock était un vivier d’inventivité lié à une forte influence blues. Led Zeppelin est le résultat d’un authentique amour envers plusieurs générations de bluesmen, synthétisé par Jimmy Page (et ses compères) qui a alourdit la chose, pour en faire une « formule » unique. Cela peut paraître préprogrammé et « commercial ». C’est ce que les détracteurs de Led Zeppelin (surtout les rock critics, qui n’ont jamais encensé le groupe) mettront tout le temps en avant pour démystifier la légende. On peut le concéder. Page, avec son expérience de musicien de studio, était à la pointe des tendances et avait le flair. Ce premier album peut sembler assez caricatural, et est de loin le moins cohérent de Led Zeppelin. Ils ont « tout » mis dedans. L’époque voulait ça, le hard rock était embryonnaire. On était au confluant de la fin de l’ère psychédélique avec les tâtonnements d’un rock qui allait se durcir et s’éclater en plein de branches. Mais on sent de quoi serait fait la suite de Led Zeppelin… Un champ de bataille où ombres et lumières se chevaucheront dans des albums à la croisée de compositions variés, autour desquelles se construira le style Zeppelinien et son univers épique.

L’album a été enregistré en 2 jours et sonne live. Ainsi ce dégage cette sonorité unique de Led Zeppelin I. Toujours autant de plaisir à l’écouter. C’est le début de l’histoire du plus grand groupe de rock de tous les temps. L’album « Led Zeppelin II » sera un stade supplémentaire de gravi… à discuter une prochaine fois.

Crédits photo à la une (couverture de l’album): propriété d’Atlantic Records 

Pas encore de commentaire

Faire un commentaire