The Datsuns: le renouveau heavy rock des années 2000
22 Juil
Début des années 2000, le monde retrouve goût (du moins la presse et les labels y retrouvent un intérêt) au rock sous ses diverses facettes. Dans la catégorie « on est là pour vous décrasser les oreilles », The Datsuns, quatre chevelus néo-zélandais qui pourraient ressembler à votre père dans les 70’s. En terme de rock (très) pêchu, on connaissait les terres australes pour AC/DC ou encore Rose Tattoo, et c’est justement dans ce registre là qu’ils ont fait leur apprentissage: de la guitare rugissante sur des amplis à lampes, solos hard-blues, rythmiques binaires … Du rock’n’roll très saturé qui va droit au but.
Mais les influences du groupe ne s’arrêtent pas seulement à ça et il faut aussi aller chercher du côté de Deep Purple et Led Zeppelin (et beaucoup d’autres, époque prodigieuse) pour les riffs hard rock-groovy 70’s. Ajoutez à cela un côté punk et vous obtiendrez le style de The Datsuns. Avec des shows ultra-énergiques, plus le soutien de The White Stripes et de l’emblématique Dave Grohl, ils se sont vus ouvrir l’accès des salles du monde, prêts à la conquête. C’est dans ce contexte que The Datsuns présentent en 2002 leur premier album éponyme, « The Datsuns », qui reste l’un des meilleurs disques de ce renouveau rock.
Dès les premières notes de « Sittin’ Pretty », on sent qu’on tient quelque chose, un riff qui reste en tête, un son brut et gras. Simple, efficace, pur. Et l’album enchaîne directement sur ce qui est considéré comme leur hymne, « MotherFucker From Hell »:
Tout au long du disque, on retrouve énergie et hargne, avec des riffs prêts à en découdre et des solos aux gimmicks excellentes. La voix de Dolf de Borst a un timbre particulier. Il chante fort et hurle juste. La force du soliste Christian Livingstone, à une époque où la plupart des guitaristes se perdaient au milieu des pédales d’effets, a été de faire revivre le côté Guitar Hero, sans pour autant aller dans l’extrême. En parlant effets, lui en utilise peu mais s’en sert très justement pour la musique du groupe.
Viennent ensuite des morceaux « un peu plus légers » mais tout autant efficaces, « Lady » et « Harmonic Generator ». Puis c’est « What would I know », comme si Deep Purple jouait du Motörhead (Osons l’imaginer!). Beaucoup diront qu’ils n’ont rien inventé. Certes, ça sent les 70’s, mais la musique sonne et chaque titre à sa valeur. Force est d’admettre que même les plus grands ont un jour pioché gracieusement dans leurs influences. Tous les artistes, quel que soit le domaine, se sont influencés un jour ou l’autre, à des degrés différents… Et ici le groupe à son style.
Continuons… Le quatuor a du avoir peur qu’on s’endorme, enfin tout est relatif, et il repart fort sur « At your touch » doté d’un orgue 70’s. L’énergie punk est toujours au rendez-vous et pas de temps mort. « Fink for the man », « In Love » et « You build me up » restent dans la lignée de ce qui a été dit précédemment, avec des passages plus calmes, et ceci est encore plus probant en live. The Datsuns ont des structures qui ne sont pas toujours similaires. Sur certains morceaux, ils incluent des passages plus travaillés qui mettent une couleur particulière… Du heavy rock brut et parfois un peu moins, avec un enchaînement des titres judicieux. Ce qui fait qu’on ne se lasse pas lors de l’écoute de l’album. Le dixième et dernier morceau est « Freeze sucker » où le groupe nous fait un résumé de tout l’album plus un final progressif et explosif.
A la fin, une seule chose nous vient à l’esprit: appuyer une fois de plus sur play, et augmenter encore un peu plus le volume! Avec une authentique rage rocknroll, The Datsuns démontrent qu’ils ont un côté subtil, prêt à mûrir. On pressent que les créations qui suivront ne seront pas calquées sur cet album et prendront un chemin différent.
Article rédigé en collaboration avec Benji Allardson, émérite guitariste de The Black Flowers
Crédits photo: Joris Peeters /Flickr via Wikimedia Commons /CC-BY-2.0
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