Wolfmother - 2005 - Massif, explosif et psychédélique | MusicMug

Wolfmother – 2005 – Massif, explosif et psychédélique

26 Fév

Wolfmother est un groupe australien qui est arrivé fort sur la scène internationale avec son premier album éponyme en 2005. Un groupe qui délivre un rock que l’on peut qualifier de heavy, de hard, parfois de progressif… En bref de 70’s. Des repères d’une autre époque qui restent tenaces dans cet excellent album.

Wolfmother - 2005 - Massif, explosif et psychédélique

En tant que pays anglo-saxon, l’Australie est la patrie de bons et grands groupes de rock: AC/DC, The Easybeats, Crowded House, Radio Birdman, Midnight Oil, Rose Tattoo, Airbourne, Jet, Silverchair, INXS. C’est un ami de votre serviteur, après un long séjour sur le continent océanien, qui lui a fait découvrir Wolfmother, à l’époque totalement inconnu en Europe. Authentiquement une surprise.

« Wolfmother », l’album vendu à 1.4 millions d’exemplaires

On plonge dans le bain des 70’s, avec une voix qui n’est pas sans rappeler Ozzy Osbourne sur certains passages. Moins hargneuse, plus fluide. En tout cas le groupe ne se cache pas de ses influences, car très bien produit avec un puissant rendu sonore. Un son typé, justement dosé entre du vintage et du plus moderne. Wolfmother aime les légendes du hard-rock: Led Zeppelin, Black Sabbath, Deep Purple. Mais sans faire preuve de la même virtuosité; la comparaison est souvent tronquée. Andrew Stockdale, guitariste/chanteur/leader, a une approche plus binaire au niveau des riffs et du jeu de guitare. Et il ne fait quasiment aucun solo. C’est finalement ce qui définit le son Wolfmother, avec un Stockdale qui marrie très bien sa guitare et les effets (notamment l’octaver) en plus de sa voix particulière. Les propos écrits ici n’ont pas pour but de dénigrer. La musique est un ensemble, et c’est ce que réussit parfaitement Wolfmother avec des chansons accrocheuses, qui n’ont pourtant pas la structure des tubes de rock fm 80’s ;)

Version live de « Woman », un des morceaux phare de l’album et du groupe:

Autour de chaque piste, on peut citer d’autres influences dans le foisonnement créatif des 70’s: Jethro Tull (la flûte sur « Witchcraft »), du plus lourd comme Blue Cheer et Mountain, du psychédélique, la multitude de groupes progressifs – où était la frontière? – certains étaient déclarés « prog » comme Genesis, Pink Floyd, Yes, King Crimson – mais combien de groupes plus « rocknroll » ont fait des morceaux de 10 minutes? Bienvenue dans les 70’s! Une époque en entraînant une autre, on peut aussi considérer que Wolfmother est proche des groupes stoner des 80’s/90’s comme Kyuss et Monster Magnet, sans l’aspect parfois rébarbatif de ce style. Et c’est ainsi que l’écoute de « Wolfmother » est bonne: de l’épique, du massif, du riff en boucle, du planant, de l’arpège… Avec un peu de nostalgie qui nous fait revivre les débuts du métal, et les nombreux défrichements que cela a entraîné.

« Where Eagles Have Been » (avec paroles), une autre facette du groupe plus progressive et cosmique:

« Wolfmother » est un album avec un vocabulaire musical clairement emprunté aux 70’s, agrémenté de touches qui font qu’on ne tombe pas dans un mauvais remix de l’époque. Les morceaux sont explosifs et teintés de sombre, à la différence des glorieux aînés (surtout Led Zeppelin; aussi Deep Purple) capables d’alterner les ambiances. Le son Wolfmother est plus proche de Black Sabbath qu’autre chose. Une mention spéciale aux passages d’orgues de Chris Ross (basse/claviers) très bien arrangés; ainsi qu’aux rythmes tribaux du batteur Myles Heskett. L’ensemble est très homogène, dans le bon sens du terme, avec des structures bien agencées, aérées et variées. L’écoute est réellement agréable, et ce même au bout d’un certain temps. L’artwork de Franck Frazetta, artiste connu de l’Héroïc-Fantasy, auteur des pochettes du groupe de rock sudiste Molly Hatchet, met aussi un point à l’ambiance dégagée par le groupe… Qui se confirme avec le titre des chansons: « Tales From The Forest Of Gnomes », « White Unicorn », « Pyramid » etc. Assez marrant, si l’on compare avec l’aspect vestimentaire du groupe, plutôt rock-psychédélique. Comme quoi influences et univers assez différents peuvent se retrouver brillamment au sein d’un même combo.

Ndlr: pour rester dans le rock pêchu venant d’Océanie, ne vous privez pas de lire l’article sur The Datsuns.

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