Fans et artistes: développer une relation et la faire vivre | MusicMug

Fans et artistes: développer une relation et la faire vivre

27 Juin

Un enjeu clé est d’utiliser les nouvelles technologies pour développer et monétiser la relation des artistes avec leurs fans. Cette relation est aujourd’hui à situer au cœur des stratégies marketing. Pour créer une différenciation et établir une relation. Dans le passé, les artistes sortaient en moyenne un album tous les deux ans ou trois ans. L’offre de musique est maintenant illimitée, le public a une attention beaucoup plus courte. Les artistes doivent être en contact avec les fans pour promouvoir et vendre leur musique. La stratégie est de créer de la valeur avec ce lien immatériel qu’est Internet. L’intérêt premier est d’élargir la fanbase, d’aller la chercher et de la fidéliser. Pour cela il faut la cibler: Quel message pour le groupe? Quels types de fans? Comment consomment-ils la musique en ligne?

Fans et artistes: développer une relation et la faire vivre

YouTube, Spotify, Deezer, Facebook, Twitter, Soundcloud etc. sont des classiques. Mais des sites plus techniques ont vu le jour, comme TopSpin et BandCamp qui gèrent le marketing vers les fans (concept DtF: direct to fans). Un exemple: le groupe de métal/industriel américain Nine Inch Nails et son leader Trent Reznor se sont servis de Topspin pour vendre leur musique. Un groupe qui avait déjà une notoriété avec un univers unique et correspondant à une certaine communauté de fans. A l’époque sans label, le groupe a développé une offre  pour donner des raisons d’acheter (concept RtB: reason to buy) son album de 2008, « Ghosts I-IV ». Les résultats, selon un article de Rolling Stones USA, sont sans équivoque: 2500 coffrets ultra-collectors dédicacés à 300 dollars (avec vinyle et packaging Deluxe), vidéos à disposition et possibilité de remixer les titres sur le site, envoi du CD par la poste avec un poster exclusif, une édition limitée (non-Deluxe) de l’album à 75 dollars, ainsi que l’album classique à 10 dollars en physique et 5 dollars en téléchargement. Un total de 781,917 transactions qui a engendré 1,619,420 millions de dollars en une semaine, à savoir qu’un quart des titres de l’album étaient disponibles en téléchargement gratuit sous licence creative commons.

TopSpin reste un outil compliqué nécessitant une certaine notoriété, et un grand contenu autant musical que non-musical. Bien que proposant moins de possibilités, BandCamp est plus accessible. Idéalement, le choix se fait en fonction du degré de développement du projet musical. L’objectif est de fournir aux artistes une autonomie et une plus grande liberté par rapport aux maisons de disques. Ces plateformes comprenant des outils de distribution et de marketing en ligne élargissent la « fanbase » et augmente l’exposition. On vend directement aux fans. Elles sont flexibles par rapport aux offres que les artistes proposent. Si l’on prend l’exemple de Topspin, il y a un système qui gère contenus et droits (le modèle économique est basé sur la perception de tous les revenus générés sur la plateforme), un système qui gère la fanbase, un outil de création pour le bundling (vendre la musique sous différents packagings), la possibilité d’envoyer des courriels et newsletters, plus un outil de reporting. Ce ne sont donc pas des simples plateformes de distribution numérique.

Le marketing de masse des majors ne s’adresse pas à tous les consommateurs finaux et ces plateformes remettent le marketing entre les mains de l’artiste. C’est un moyen de créer de la demande, et non d’y répondre uniquement. Le développement de la relation fan/artiste et la fidélisation peut mener jusqu’à l’acte d’achat. La musique gratuite devient une norme, il faut alors proposer des produits et des expériences uniques et rares. C’est un média encore trop discret face aux autres moyens par lesquels les internautes découvrent la musique. Mais bien plus puissant si bien utilisé.

Crédits photo: photo issue du film Wayne’s World 2, true Aerosmith fans!

Pas encore de commentaire

Faire un commentaire