Crise du disque: petites citations d'artistes | MusicMug

Crise du disque: petites citations d’artistes

11 Sep

La crise du disque, provoquée en grande partie par Internet, a changé le modèle économique de l’industrie musicale. Le fait est que beaucoup d’acteurs de la filière en parlent: à des conférences, à des salons, dans les médias traditionnels et les nouveaux médias… Mais l’impression (personnelle) qui ressort est que l’on entend pas assez l’opinion des artistes sur le sujet. Ce post compile les passages de 4 articles/interviews trouvés sur le web qui ont plu à votre serviteur, où la parole est donnée aux principaux concernés par cette crise du disque. Ces articles datent de 2009-2010, et ont marqué le début de mon intérêt envers les nombreuses possibilités qu’offre Internet aux artistes. Certes anecdotique, mais cela permet de se rendre compte de la variété des propos, selon des univers musicaux très différents.

Crise du disque: ce qu'en pensent les artistes

Des opinions variés sur la crise du disque

Bénabar, artiste pop français, sur Rue 89.com

« Je suis libertaire, mais bon, je suis pour un code de la route. Ça fait un peu père de famille bourgeois de dire ça mais je pense qu’on ne devrait pas conduire bourré. (…) Ma position est inconfortable au sujet d’Hadopi, Internet fait partie des choses à surveiller, j’estime avoir de la chance de bien gagner ma vie mais d’autres, moins connus, galèrent encore… donc il faut contrôler. Hadopi est une solution à problèmes qu’il faut améliorer car Internet n’est pas un Far West où l’on fait ce que l’on veut. (…) Mais pourquoi les sites d’information ne parlent-ils jamais des autres lobbys, comme Google ou autres fournisseurs d’accès? (…) Je pense qu’iTunes est un début de modèle que l’on pourrait adopter dans le futur, un futur où les artistes ne seraient rémunérés que par leurs concerts. »

Backyard babies, groupe de Hard rock suédois, sur Hardrock80.com

Quelle est votre opinion sur le marché de la musique aujourd’hui, avec la real-TV, la création artistique proche du niveau 0, et quelle est votre opinion sur la crise actuelle des maisons de disques ?

« Tu sais, cette crise c’est les maisons de disques qui l’ont créée elles-mêmes. C’est vrai que maintenant, les soi-disant artistes qui sont mis en avant ne valent rien, et les bons groupes n’obtiennent pas le support qu’ils méritent. Regarde, nous vendons de plus en plus d’album. Le dernier disque c’est vendu à plus d’exemplaires que le précédent. Je ne vois pas où est la crise (rires)! Alors franchement, si les maisons de disques arrêtaient de produire des mauvais artistes et mettaient en avant des bons groupes, les gens continueraient d’acheter des disques. »

Danko Jones, groupe d’indie-rock-garage canadien, sur addicif-zine (site arrêté)

Les ventes de disques ne cessent de baisser. En souffrez-vous ? L’avenir de groupes comme Danko Jones passe-t-il surtout par les concerts ?

« Sûrement. Mais avant le téléchargement et la crise du disque, nous n’avons jamais été disque d’or. Danko Jones n’a jamais vendu un million de disques. Pour nous, cette crise n’est pas si grave. Elle n’a pas réellement d’impact sur nos vies. Pour un groupe qui d’ordinaire vend 2 millions d’albums et qui reçoit un gros chèque de royautés, la différence est réelle quand soudain, il ne vend « plus que » 45.000 copies. Son salaire annuel en prend un coup. Mais nous n’avons jamais connu les gros chèques. On continue donc à faire ce que l’on a toujours fait : tourner. C’est notre quotidien. Tandis que certains groupes passent huit mois en studio pensant enregistrer le nouveau The Wall de Pink Floyd, nous sommes sur la route. Tu peux refaire The Wall de Pink Floyd, mais nous on te pulvérisera en live! »

Jean-Louis Murat, artiste pop-rock français, sur Evene.fr

Par ailleurs, que pensez-vous de la crise du disque ?

« La conséquence de cette crise est que les maisons de disques prennent de moins en moins de risques. Tous les gens intéressants quittent le navire. Quand j’ai commencé en 1977, les artistes trouvaient très facilement des dates de concert. On assiste à un assèchement culturel terrible. Sans compter qu’on n’a plus le droit de fumer, de dire qu’un mec est noir… (rires) Le business a gagné, dans ce sens. »

Crédits photo: chris-a / deviantart.com / CC BY-NC-SA 3.0

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