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Artiste autoproduit, un processus démocratisé par les nouvelles technologies

29 Sep

Les coûts de production d’un album ont été réduits avec les nouvelles technologies et Internet. De plus en plus d’artistes sont autoproduits, en lien avec la démocratisation des home-studios et des logiciels de MAO (Musique Assistée par Ordinateur), vendus à des prix toujours plus abordables. C’est tout le processus de création, de distribution et de consommation qui a été bouleversé par ce nouveau contexte.

Artiste autoproduit, un processus démocratisé par les nouvelles technologies

Une nouvelle approche dans le processus artistique

Un grand nombre d’artistes autoproduits se sont développés en parallèle de l’innovation technologique. Etre artiste à temps plein demande du temps et des sacrifices. Aujourd’hui, il est plus simple de pratiquer sa passion, d’une manière très « pro » pour certains, en ayant un métier à côté. Les circuits ont été raccourcis par les nouvelles technologies, et on assiste à une grande diversité des expressions musicales sur Internet, où se côtoient des qualités variables. Il n’y a aucune limite, c’est ouvert à tous (logiciels et Internet). Néanmoins, face à un « élitisme » qui entourait l’industrie musicale avant l’arrivée des autoproduits, on assiste à la découverte de véritables talents. Les barrières « imposées » par un modèle plus ou moins obsolète sont tombées. Cela a permis au consommateur d’être en relation avec des prescripteurs variés, en ayant accès à un contenu infini. Certes, on retrouve sur le web le phénomène de marketing de masse issu des majors et des médias traditionnels, mais les options de découverte y sont immenses. L’autre option à ne pas oublier est les disquaires indépendants, avec des connaissances pointues, qui peuvent facilement orienter vers des autoproduits. Concernant la composition, des musiciens géographiquement éloignés peuvent s’échanger des fichiers sur le web par le biais de logiciels de stockage en ligne. Il n’est pas rare de voir un groupe enregistrer un album à distance, mais le feeling entre musicien n’est pas le même. Cela ne convient pas à tous.

A noter que le style de musique est un facteur indéniable dans le processus créatif lié à la production: un groupe de rock préfèrera le studio et son ambiance spécifique, un DJ n’en aura pas vraiment besoin. C’est une tendance, pas une vérité absolue. Il faut prendre en compte que certains studios professionnels ont des machines uniques pour capter des sons bruts, authentiques et chauds. C’est aussi une question de disponibilité et de moyens financiers, souvent irréguliers dans la trésorerie d’un artiste. En autoproduction le facteur temps est un atout. L’artiste peut prendre le recul nécessaire pour améliorer ses œuvres, et n’est soumis à aucune pression.

Beaucoup de possibilités techniques suivant une large gamme de produits

Avec un ordinateur équipé d’une bonne carte son et des logiciels adéquats, beaucoup d’artistes autoproduits sont en mesure de fournir des maquettes/albums avec résultat quasiment/complètement professionnel. Pro Tools et Cubase, logiciels rois du home-studio, permettent une utilisation autant simpliste que complexe. Ce sont des classiques d’aujourd’hui en matière d’enregistrement, en atteignant une qualité excellente. Artiste autoproduit, un processus démocratisé par les nouvelles technologiesExemple parmi tant d’autres, on trouve des interfaces à brancher en USB sur son ordinateur, dans laquelle on connecte son instrument, pour moduler des centaines d’effets et ensuite enregistrer son œuvre dans le logiciel fourni. Suivant le budget, on a accès à une pléiade de matériel d’enregistrement, pour tous les niveaux. Vous êtes invités à lire cet excellent site monter-son-home-studio.fr sur l’aspect technique de l’autoproduction et du home-studio.

Artistes autoproduits et promotion

Etre autoproduit signifie bien souvent s’occuper de la promotion et du marketing. Avec Internet, en tant qu’autoproduit et artiste DIY (Do it Yourself), on communique directement au consommateur, sans être obligé de passer par un système centralisé dans un label pour promouvoir son projet. La promotion, dans le schéma traditionnel de l’industrie musicale, représente 30 à 50% du prix hors taxes d’un disque. Concrètement, le coût de promotion est considérablement réduit avec un tel système. Plus récemment, il a été lancé des logiciels qui proposent d’envoyer des emails aux festivals, salles, clubs, agences de booking, tourneurs, labels etc… suivant une base de données remises à jour chaque année. Une sorte de « courriel géant » qui fait gagner énormément  de temps pour contacter les professionnels de la filière.

L’autoproduction permet une plus grande indépendance artistique et contractuelle

Pas de contrat d’exclusivité qui lie au producteur, donc la possession des masters d’enregistrement est entre les mains de l’artiste. En contrepartie, être autoproduit est synonyme d’autofinancement (musiciens, ingénieur du son, mixage… Tout dépend de l’ampleur du projet). L’artiste peut alors se retrouver confronté à des flux qui sont éloignés de l’artistique, mais qui lui laissent des plus grands leviers d’actions.

Avec Internet couplé aux nouvelles technologies, le coût de création d’un disque a diminué: production, création, distribution et diffusion ne s’incluent plus dans le même processus. Et pour l’artiste autoproduit, la rentabilité à court terme est améliorée.

Crédits photo à la une: Noel Feans/Wikimedia Commons/CC-BY-2.0

2 Réponses pour “Artiste autoproduit, un processus démocratisé par les nouvelles technologies”

  1. 29 août 2014 à 10:38 #

    Les outils numériques de production ont effectivement forgé une esthétique et des processus créatifs qui leur sont propres. A cela s’ajoutent le web 2.0 optimisant la diffusion. Et tout ceci dope effectivement la création musicale d’une manière tout à fait positive. La question est peut être néanmoins de savoir produire et diffuser efficacement sa musique. En effet, le web regorge d’outils proches du marketing et qu’il faut maîtriser pour en tirer le bénéfice le plus profitable. Aussi, les moyens d’autoproduction ne constitueraient-il pas un tremplin plutôt qu’une ligne de développement pour la carrière d’un artiste? De même, il est également intéressant de constater que les créateurs de musique, à la différence d’autres secteurs artistiques, développent davantage leurs compositions en marge d’une autre activité professionnelle; qui leur garantie également une certaine forme d’indépendance financière afin de tirer bénéfice au mieux des outils désormais à leur dispositions.

    • 27 octobre 2014 à 10:10 #

      Les moyens d’autoproduction permettent une véritable indépendance créative ET financière. C’est un tremplin qui est accessible et qui donne accès à beaucoup d’outils, qu’il faut alors maîtriser pour se diffuser au mieux.
      Pour ce que vous appelez la « ligne de développement »: tout dépend du style de musique. Musique électronique et rock ne s’enregistre pas dans les mêmes conditions. Dans le sens où quand un artiste évolue et « grandit », il n’aura pas le même matériel à disposition. Surtout pour les musiques « à instruments ».

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